Il a évoqué depuis Castel-Gandolfo « les douloureuses nouvelles » de la « chère terre d’Egypte » au cours de l’Angélus en la fête de l’Assomption.
De Vatican.va : " L’onde de choc de ce qui s’est passé mercredi en Egypte a atteint le Vatican. Lors de l’angélus, prononcé en ce jour de l’Assomption depuis la résidence d’été des papes, le pape François est revenu dans son intervention sur les derniers événements qui ont frappé l’Egypte,
« cette chère Terre » : « De douloureuses nouvelles nous parviennent malheureusement d’Egypte. Je désire assurer de ma prière toutes les victimes et leurs proches, les blessés et tous ceux qui souffrent. Prions ensemble pour la paix, le dialogue, la réconciliation sur cette chère Terre et dans le monde entier. »
Le nombre des victimes en Egypte reste encore indéterminé mais il pourrait atteindre plusieurs centaines de personnes [quelque 600 au soir du 15 août – note de Aleteia]. Le gouvernement a décrété l’état d’urgence dans tout le pays pendant un mois et instauré un couvre-feu nocturne.
L’intervention sanglante de la police qui a délogé les manifestants pro-Morsi (photo) a été condamnée unanimement dans le monde entier. Les Frères musulmans, dont est issu Mohammed Morsi, toujours incarcéré, ont appelé à une grande manifestation au Caire ce jeudi pour protester contre les affrontements d’hier et pour réclamer, comme depuis un mois et demi, le retour du président déchu."
De son côté, note chrétienté.info "François Hollande recevait à l’Élysée l’ambassadeur égyptien pour exiger de lui que son pays mette tout « en œuvre pour éviter la guerre civile » et il « a condamné avec la plus grande fermeté les violences sanglantes et demandé un arrêt immédiat de la répression». Pas un mot pour les chrétiens. L’évêque copte catholique d’Assiout, Mgr Kyrillios William a critiqué le double langage des occidentaux prompts à dénoncer la répression du gouvernement et de l’armée contre les Frères musulmans, mais silencieux quand des églises sont attaquées ou des chrétiens tués."
Notons toutefois l'intervention de deux hauts responsables de l'ONU en faveur des chrétiens, rapportée par le Point.fr :
" Dans un communiqué, le conseiller spécial de Ban Ki-moon sur la prévention du génocide Adama Dieng et Jennifer Welsh, conseillère spéciale sur la responsabilité de protéger,(…) "notent avec inquiétude qu'un certain nombre d'églises et d'institutions chrétiennes ont été visées" dans plusieurs provinces "en représailles après les incidents au Caire". Ils appellent "tous les Egyptiens (..) à éviter d'utiliser la violence pour exprimer leurs revendications, en particulier en visant des minorités et institutions religieuses".
Ils demandent également aux autorités égyptiennes de mener une "enquête rapide, indépendante et efficace sur les circonstances des événements tragiques du Caire et des attaques contre des minorités et institutions religieuses". .
L’indignation ne saurait être sélective, comme le souligne –mais à propos des Frères musulmans-, François Sergent dans Libération.fr :
"Un massacre est un massacre et l’indignation ne doit pas être sélective. Après avoir déposé le premier président régulièrement élu de l’histoire de l’Egypte, la junte militaire a délibérément exécuté des centaines de ses citoyens. A balles réelles, dans la tête ou la poitrine, tirées par des hommes qui avaient reçu l’ordre de tuer. Les Frères musulmans ne représentent certes pas l’idéal des combattants de la liberté, certains – peu nombreux – étaient armés, mais l’essentiel des victimes restent des civils, abattus les mains nues. Le général Al-Sissi, le véritable homme fort du pays, a montré la vraie nature du régime qu’il entend instaurer par la force en Egypte. Une dictature militaire à la Moubarak."
Décidément, l'enthousiasme naïf des medias occidentaux pour le "printemps arabe" n'est plus de saison…