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Vladimir Ghika (1873-1954), prêtre parisien et martyr

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aleteia - publié le 02/08/13
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Torturé et mort dans les prisons communistes, grande figure de l’Eglise à Paris, il sera béatifié le 31 août prochain à Bucarest.

Vladimir Ghika – né en 1873 à Constantinople, ordonné prêtre à Paris en 1923 est mort martyr en 1954.

 Lors de l’audience au Cardinal Angelo Amato, S.D.B., Préfet de la Congrégation pour les causes des saints, le 27 mars 2013, un des décrets promulgués par le Pape François concerne la reconnaissance du martyre de Vladimir Ghika, prêtre roumain, tué en haine de la foi en 1954.

Il sera béatifié le 31 août 2013 à Bucarest.

Découvrez, par ces pages, quelques éléments de sa vie et de son œuvre :

UNE VIE AU SERVICE DE DIEU, VLADIMIR GHIKA (1873-1954)
 

Vladimir Ghika est né le 25 décembre 1873, dans une famille régnante roumaine, à Constantinople, où son père représentait la Roumanie auprès de la Porte Ottomane. Sa mère est descendante d’une famille française. Il est baptisé et confirmé dans l’Eglise orthodoxe.
Il arrive en 1878 en France, suit des études à Toulouse où il est licencié en droit, et ensuite à Paris où il intègre avec son frère l’Institut d’Études Politiques.

Il souhaite devenir prêtre, et après des études à Rome, il obtient en 1898 une licence en philosophie et un doctorat en théologie. 

En 1902, après de longues réflexions, il fait son entrée officielle dans l’Église catholique.
Suite à une rencontre providentielle avec sœur Pucci, il introduit Les Filles de la Charité en Roumanie. Fidèle à la « théologie du besoin », qui sera la règle de sa vie, Vladimir va se vouer, avec une immense disponibilité pour les pauvres, les malades, les blessés, à diverses actions de charité.

Pendant la Grande Guerre, on retrouve Vladimir Ghika à Rome ou Paris où il continue ses activités charitables dans les hôpitaux peuplés des blessés, victimes du tremblement de terre d’Avezzano en 1915, ou des tuberculeux de l’hospice de Rome. A Paris, il développe une importante activité diplomatique, il défend les intérêts de la France dans les milieux civils et ecclésiastiques, et œuvre au rétablissement des relations diplomatiques entre la France et le Saint-Siège. Le 4 octobre 1921, la France lui accorda la Légion d’honneur.

De 1920 à 1922, Vladimir fut de ceux qui œuvrèrent à la renaissance de l’Université de Louvain dont la bibliothèque avait été totalement détruite durant la guerre. Il fit partie du Comité international constitué en ce but et dirigé par le recteur, Mgr Deploige. En remerciement, le Cardinal Mercier, primat de Belgique, lui proposa d’inaugurer une chaire consacrée à la Roumanie. Vladimir y donna plusieurs conférences.

En 1923, en la Chapelle des Lazaristes, Vladimir Ghika est ordonné prêtre du diocèse de Paris par le Cardinal Dubois qui lui accorde l’autorisation de célébrer la messe selon les deux rites romain et byzantin. Il est nommé ensuite à l’église des étrangers (aujourd’hui l’église Saint-Ignace). A l’aise dans tous les milieux, il côtoie le Pape et les têtes couronnées, les intellectuels et les artistes ; il est notamment l’ami de Jacques Maritain, Paul Claudel, Francis James. Mais il va aussi à la rencontre des âmes les plus éprouvées, les plus anxieuses, les plus révoltées. Il est à l’origine de nombreuses conversions. Par son action œcuménique, il œuvre toute sa vie pour l’unité des chrétiens.
Il possédait un don spécial d’attirer la confiance et d’obtenir des conversions. Il avait un sens si vif du péché que, plus d’une fois, au confessionnal, comme le Curé d’Ars, devant l’aveu de leurs fautes plus lourdes, des pécheurs l’entendirent pleurer [1].

Entre 1927 et 1939, Vladimir Ghika est aussi l’aumônier du Centre d’Études Religieuses, fondé en 1925 par Jean Daujat.
En 1931 le Pape Pie XI le nomme protonotaire apostolique. Il était depuis 1927 membre du Comité directeur des Congrès Eucharistiques. Son activité sacerdotale et apostolique n’a pas de limites : avec une bonté sans frontières, disponible à tous les appels des âmes, il parcourt les cinq continents, mais toujours avec le cœur à Paris. De Villejuif à Auberive, de Rome à Sydney ou de Buenos Aires à Tokyo (où il participe à la fondation du premier carmel) toute circonstance est bonne pour parler de Dieu aux gens rencontrés sur sa route.
Il a été l’inspirateur de l’Association Virgo Fidelis, destinée à promouvoir prières et sacrifices pour le sacerdoce.
En 1939, au début de la guerre, Vladimir Ghika se trouvait en Roumanie. Avec la permission de l’archevêque de Paris, le Cardinal Suhard, il décide d’y rester. Il y poursuit son activité sans relâche auprès des réfugiés, des malades, des prisonniers, des victimes des bombardements. Il est très proche de l’Église gréco-catholique, il instruit et guide spirituellement les étudiants. Il confesse et célèbre la messe dans une prison de femmes.

Après l’arrivée du communisme il fait le choix de rester dans son pays auprès de ses compatriotes en souffrance. Malgré une santé précaire il continue son activité sacerdotale. Le 18 novembre 1952 il est arrêté. Il subit plus de quatre-vingts interrogatoires nocturnes, il est menacé, battu et torturé et, après un simulacre de procès, est condamné à trois ans d’incarcération dans la prison de Jilava près de Bucarest. Ici, il prêche, raconte ses souvenirs et un peu de joie illumine les visages qui l’entourent. Pour lui, les murs de la prison n’existaient pas. Il était libre, parce qu’il faisait la volonté de Dieu [2]. Le 16 mai 1954, il meurt d’épuisement.

La cause de sa béatification est ouverte en 2002, par l’Archevêché de Bucarest.

Sa vie, son témoignage, sont d’une actualité extraordinaire […]
Tous ensemble, continuons de supplier pour sa rapide glorification aux yeux de toute l’Église, lui qui déjà ne cesse de veiller avec tendresse sur nous et sur tout son peuple
 [3].
Parce que l’Amour infini se donne totalement, nous devons aussi nous donner totalement. Mgr Ghika insistait beaucoup sur ce don total de soi à Dieu, sans restriction, sans réserve, sans partage, pour les laïcs comme pour les prêtres, pour les gens mariés comme pour les religieux, dans le monde comme dans le cloître : lui-même l’a vécu et réalisé dans sa vie bien avant de recevoir le sacerdoce. Au fur et à mesure que grandissait sa charité, il a voulu cette offrande volontaire de lui-même de plus en plus totale, il l’a poussée jusqu’à renoncer à sa fortune, jusqu’à la ruine de sa santé, jusqu’à risquer la lèpre au service des lépreux, jusqu’à rester sous la persécution au service des persécutés, finalement jusqu’à cette mort misérable dans un cachot de prison, fin logique en pays de persécution d’une vie donnée à Dieu et à ses frères et consommation définitive de l’offrande volontaire de lui-même par amour : certes, on ne peut parler de martyre au sens le plus strict du mot puisqu’il n’a pas été tué, mais au sens large la qualification de martyr lui convient bien puisqu’il s’est exposé volontairement à une mort qui devait résulter de la longue suite des privations et des mauvais traitements [4].

[1] Mgr Gégout, Bulletin de l’Œuvre de Saint-François de Sales, 1957
[2] Didier Rance, Courage et fidélité. L’Église gréco-catholique unie
[3] Père Daniel Ange, Lettre à l’occasion de la rencontre dédiée à la mémoire de Mgr V. Ghika, Auberive, 2009
[4] Jean Daujat, L’apôtre du XXe siècle Monseigneur Ghika
 

REPÈRES CHRONOLOGIQUES DE LA VIE DE MGR VLADIMIR GHIKA

 

 

Les grandes dates de l’action de Mgr Vladimir Ghika.

1873 Naissance de Vladimir Ghika le 25 décembre à Constantinople.
1877 Rentre en Roumanie.
1879 – 1893 Études (école et lycée) à Toulouse, vacances en Roumanie. Intérêts : médecine, chimie, botanique, arts, lettres, histoire
1893 – 1895 Paris : études supérieures à l’École des Sciences Politiques, interrompues pour cause de maladie
1895 – 1898 En Roumanie auprès de sa mère âgée et à Berck auprès de son frère malade.
1898 – 1904 Rome : études de Philosophie et Théologie.
1904 – 1906 Salonique : rencontre sœur Pucci (Filles de la Charité)

1906 – 1923 – Missionnaire laïc

 

 
1906 – 1914 Roumanie : œuvres de charité, activité culturelle.
Fondation de la maison des Filles de la Charité, et de l’association des Dames de la Charité.
1914 – 1917 Rome : activité diplomatique et charitable.
1917 – 1923 Paris : activité culturelle.
1923 Paris : ordination le 7 octobre, avec incardination au diocèse de Paris, nomination à l’Église des étrangers, 33 rue de Sèvres.

1923 – 1939 – Paris : activité sacerdotale

 

 
1924 – 1931 Villejuif – activité d’évangélisation
1925 – 1929 Fondation de la communauté des Frères et Sœurs de Saint Jean, avec indult de Rome.
1927 – 1938 Membre du Comité directeur des Congrès Eucharistiques Internationaux. Plusieurs missions apostoliques à travers le monde.
1931 Nommé protonotaire apostolique.

1939 – 1954 – Bucarest : activité sacerdotale

 

 
1952 Emprisonné le 18 novembre.
1954 Mort en prison, le 16 mai.

 
 

Vidéo : Vladimir Ghika, un prêtre parisien bientôt béatifié

Mgr Vladimir Ghika, né à Constantinople en 1873 et mort dans les geôles du régime communiste roumain en 1954 devrait être prochainement béatifié. Mais en quoi ce prêtre ordonné pour le diocèse de Paris peut-il nous inspirer aujourd’hui ? Éléments de réponse avec Mgr Philippe Brizard. protonotaire apostolique et directeur général émérite de l’Œuvre d’Orient

http://www.youtube.com/watch?v=ftUOj4gytzw

 

Vladimir Ghika, une vie au service de Dieu et du prochain

Vidéo de 24 min réalisée par l’“Association pour la béatification de Mgr Vladimir Ghika”.

http://www.youtube.com/watch?v=2qcGfK8wfYA

 

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