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Les bons mots du Pape François : le festival de Rio

El Papa Francisco saluda a un grupo de cardenales

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Alvaro Real - publié le 31/07/13
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Le best-of des petites blagues et saillies du Pape aux JMJ de Rio de Janeiro.Le Pape François a provoqué une avalanche de gros titres dans les journaux avec ses bons mots, plaisanteries avec les jeunes, concepts simples et audacieux,  et moments désopilants qui resteront dans l’histoire de ces Journées mondiales de la jeunesse à Río de Janeiro.

La visite s’annonçait prometteuse ! Avant même d’être descendu de l’avion, le Pape François blaguait avec les journalistes:  « Je vous remercie beaucoup, très chers  saints sans dévotion  et lions pas si féroces ».

Au cours de la bénédiction des drapeaux à Rio de Janeiro, le pape François a eu des mots plaisants pour chacun. Au maire qui déplorait le mauvais temps, il conseilla : « Vous devriez apporter une ou deux douzaines d’œufs aux Clarisses »;  à un karatéka : « Vous, je dois vous saluer avec respect » ; et de plaisanter sur la taille d’un ancien joueur de basket-ball.

Quant aux jeunes, il les a galvanisés en leur lançant la phrase désormais célèbre: « Je veux de la pagaille dans les diocèses !  Sortez ! »  Il  s’est aussi exclamé : « Cette civilisation mondiale est allée au-delà des limites, elle est allée au-delà des limites parce qu’elle a créé un tel culte du dieu argent ! ». Une autre fois,  il a plaisanté devant eux sur le fait d’être tenu enfermé pour sa protection : «  Je regrette que vous soyez mis en cage.  Moi, de temps en temps, j’en fais l’expérience : que c’est désagréable d’être mis en cage ! Je vous le confesse de tout cœur. J’aurais aimé être plus proche de vous, mais je comprends que, pour des raisons de sécurité, cela ne soit pas possible ».

 Confessant cinq jeunes, le pape François ne s’est pas pour autant départi de sons sens de l’humour.  Même s’il n’a évidemment rien divulgué des échanges avec ces jeunes, l’une d’eux, la Vénézuélienne Estefani  Lescano 21 ans, a confié que le Pape lui avait dit en plaisantant « les Vénézuéliens n’ont pas de péchés».

 Un des moments  où l’on a senti que le Pape était le plus à l'aise fut son déjeuner avec les jeunes. Il a commencé par les mettre en boîte: « Quel est le courageux  qui  parlera en premier ? »

 Au fil de son séjour, le Pape François a multiplié les phrases plaisantes et qui font mouche, comme, par exemple, lorsqu’il a caricaturé les évêques devant le CELAM sur «  le phénomène des évêques polygames :  ils sont mariés avec une seule mais attendent de voir quand arrivera la promotion ».

Peut-être est-ce le dernier jour  qu’ il s’est surpassé, mêlant ironie et phrases perspicaces. Comme par exemple avec  ses interventions lors de l’interview exclusive accordée à la chaîne de télévision portugaise  “O Globo”.

 A propos de la rivalité Brésil-Argentine : « Nous avons bien négocié : le Pape est Argentin et Dieu est Brésilien ». Répondant à la question sur son choix de résider à Sainte-Marthe (plutôt que dans l’appartement pontifical) : « C’est pour des raisons psychiatriques ; je ne peux pas vivre seul » et « à cause de la  pauvreté : sinon il m’aurait fallu dépenser en psychiatres beaucoup d’argent ».

 Il n’y avait pas que ce type de plaisanteries. Le Saint-Père a usé d’ironie pour évoquer des sujets plus profonds, comme lorsqu’il  a salué le travail méritoire des services de sécurité du Vatican et du Brésil – « ils savent que je suis indiscipliné sur ce point »- ou lorsqu’il a évoqué la nécessaire proximité avec les gens que l’Eglise doit cultiver : « Je ne connais aucune maman par correspondance ».

Dans la dernière conférence de presse improvisée avec les journalistes accrédités dans l’avion papal, le pape François s’est encore surpassé. Sur le contenu de la mallette en cuir noir, il a ironisé: « Il y a le rasoir, le bréviaire, l’agenda et un livre de lecture.  C’est normal que j’ai un sac quand je voyage, nous devons être normaux. En tout cas… ce n’est pas la valise qui contient la clé pour la bombe nucléaire… ». Interrogé sur les « affaires » financières au Vatican, il répondit avec ironie : « Nous avons ce monseigneur qui est en prison [ le nonce Scarano, accusé d’avoir brassé de grandes sommes d’argent noir]  Il n’est pas allé en prison parce qu’il ressemblait à la bienheureuse Imelda! … »

 A propos de la polémique sur un éventuel lobby gay, il ne s’est pas départi de son sens de l’humour plein de finesse: « On écrit beaucoup sur le lobby gay. Jusqu’ici,  je n’ai trouvé au Vatican personne ayant inscrit  “gay" sur sa carte d’identité ».
 
Mais peut-être le moment le plus drôle a été lorsque le Saint-Père a demandé aux journalistes  s’ils voulaient déjà dîner. L’un d’eux lui a demandé: « Etes-vous fatigué (cansado) ? » Et le Pape de répondre : « Non, Je ne suis pas marié (casado), je suis single » -provoquant l’hilarité générale.

Traduction: Elisabeth de Lavigne

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