A la veillée de Copacabana, samedi 27 juillet, le Pape se fait entraîneur sportif pour inciter trois millions de jeunes à dire Oui à Jésus.
Pas de doute, le Pape François sait parler aux jeunes. Un nouveau langage. Des métaphores simples, des concepts ingénieux. Nous sommes au Brésil ? Parlons de football : «Que fait un joueur quand on l’appelle pour faire partie d’une équipe? Il doit s’entraîner et s’entraîner beaucoup » a dit le Saint-Père, et Jésus nous offre quelque chose de plus grand que la Coupe du Monde !”
Il se met à leur place, les écoute, les entend et surtout les ravit. Il se met du côté des jeunes qui sont indignés et manifestent dans les rues du monde entier : « Par où commencer ? Quels critères pour la construction d’une société plus juste ? » Et il leur répond par les paroles de Mère Teresa: « Quand on demandait à Mère Theresa de Calcutta qu’est-ce qui devait changer dans l’Église, elle répondait : toi et moi !».
Le Pape François a su gagner les cœurs des trois millions de jeunes présents sur la plage de Copacabana. A partir de l’histoire de celui qu’il s’est choisi pour patron, saint François d’Assise : « Peu à peu, il s’est rendu compte qu’il ne s’agissait pas de faire le maçon et de réparer un édifice de pierres, mais de donner sa contribution à la vie de l’Église ; il s’agissait de se mettre au service de l’Église, en l’aimant et en travaillant, pour qu’en elle se reflète toujours davantage le Visage du Christ.»
Et c’est à ce travail qu’a appelé le Pape François, répétant cet appel à chacune des personnes présentes. Pour bien leur faire comprendre, il a utilisé une triple image: le champ, lieu où l’on sème, le champ comme lieu d’entraînement; et le champ comme chantier.
Le terrain
Dans la première image, il fait référence à la parabole, langage évangélique par excellence, et joue avec l’idée du semeur: « Quel terrain sommes-nous ou voulons-nous être ? ». Et le pape d’indiquer que nous nous pouvons parfois nous laisser « détourner et étourdir par beaucoup d’attraits superficiels, être inconstants » ou être « le terrain plein d’épines » quand « les passions négatives étouffent en nous les paroles du Seigneur ».
Mais c’est un message de confiance que le Pape François a délivré ensuite à ceux qui l’écoutaient. Il s’est dit convaincu qu’ils n’étaient pas « des chrétiens à mi-temps, empesés, de façade, mais des chrétiens authentiques ». Avant de poursuivre : « Je sais que vous visez haut, vous voulez faire des choix définitifs qui donnent plein sens à la vie ».
Le sportif
Dans la seconde image, ce grand amateur de football utilise la métaphore sportive : «Que fait un jeune quand il est appelé à faire partie d’une équipe de foot? Il doit s’entraîner, et s’entraîner beaucoup ».
« Jésus nous offre quelque chose de meilleur que la Coupe du monde ! Il nous offre la possibilité d’une vie féconde et heureuse, il nous offre aussi un avenir avec lui qui n’aura pas de fin, la vie éternelle», a-t-il expliqué. Mais comme les grands sportifs « il nous faut être en forme », et pour cela « mouiller sa chemise ».
Et le pape François d’illustrer sa métaphore en véritable entraîneur personnel : « Comment [s’entraîner] ? Par le dialogue avec lui [Jésus] : par la prière, qui est le colloque quotidien avec Dieu qui toujours nous écoute. Par les sacrements, qui font grandir en nous sa présence et nous configurent au Christ. Par l’amour fraternel, par l’écoute, la compréhension, le pardon, l’accueil, l’aide de l’autre, de toute personne, sans exclure, sans mettre en marge. Chers jeunes, soyez de vrais « athlètes du Christ ».
Le bâtisseur
Les interpelant pour la troisième fois, le pape François a lancé aux jeunes qui l’écoutaient : « Ce soir, répondons-lui : Oui, moi aussi je veux être une pierre vivante ; ensemble, nous voulons édifier l’Église de Jésus ! Disons ensemble : je veux aller et être constructeur de l’Église du Christ ! ».
Et le Pape est revenu sur la maison de saint François : « Dans l’Église de Jésus nous sommes, nous, les pierres vivantes, qui forment un édifice spirituel », rappelant le mandat de la mission, la devise devenue célèbre ces jours-ci: « Allez, et de toutes les nations faîtes des disciples ».
Un monde meilleur est possible, a conclu l’évêque de Rome : « C’est vous qui êtes l’avenir. C’est à vous de construire une civilisation plus juste et fraternelle ». Il les a encouragé à « surmonter l’apathie et apporter une réponse chrétienne à toutes les préoccupations sociales et politiques dans vos pays »
Trois manières d’expliquer le oui à Jésus. La parabole: « Vous êtes le champ de la foi »; la métaphore sportive: « Vous êtes les athlètes du Christ » et l’interpellation directe: « Vous êtes les constructeurs d’une Eglise plus belle et d’un monde meilleur ».
Trois manières avec lesquelles le Pape François a exhorté les jeunes à être les acteurs d’un grand changement dans le monde, celui d’ une nouvelle évangélisation.