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JMJ Rio : Le Pape pose un défi à la sécurité

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aleteia - publié le 22/07/13
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Avec Jorge Bergoglio, les programmes sont bouleversés : déjà hier à Rome, une “escapade” hors programme, à Sainte-Marie-Majeure, a donné des sueurs froides… 
Jorge Bergoglio a passé sa vie parmi les pauvres et  ce n’est pas maintenant qu’il reviendra vers eux « dans une voiture blindée». A la Curie, on a tenté de le dissuader de baisser le niveau de sécurité de son voyage brésilien.  
En vain… le Pape ne renonce ni au contact direct avec les fidèles, ni aux entorses au programme. Comme en témoigne sa visite surprise, il y a 2 jours, à Sainte-Marie-Majeure, pour demander la protection de Vierge sur les JMJ.

Bref, le Pape, même lorsque sa sécurité est en jeu, décide seul. Il n’y a pas de menaces, mais le Vatican aurait préféré appliquer le dispositif rigoureux des visites de Wojtyla et Ratzinger.  

Les « hors programme » 
Coup de théâtre déjà dans le programme du premier jour. Par sa volonté, à peine débarqué à l’aéroport Galeão, au lieu de la rencontre avec les autorités, décidée depuis le début mai, Bergoglio plongera directement dans un bain de foule  avec les fidèles, dans le centre-ville ;  dans les mêmes rues où, ces jours derniers, ont eu lieu des manifestations et des affrontements violents.

La rencontre avec la Présidente Dilma Rousseff et le gouverneur de Rio, Sérgio Cabral, a été repoussée ultérieurement, au Palais Guanabara.

Et puis, François ne veut se déplacer que dans une Papamobile non blindée, contrevenant ainsi à une mesure  déjà bien établie en trente ans de voyages apostoliques. Selon  Ali Agca, auteur de l’attentat contre Wojtyla, François est « vulnérable comme un curé».

A Rio, les entorses au programme n’ont pas plu,  ni  la décision papale d’utiliser un moyen de transport découvert, et on a fait comprendre qu’il n’est pas possible d’assumer les choix de François dans une ville où règne la violence et où, chaque jour, 12 personnes sont tuées.

L’alerte est maximale: Copacabana surtout est sur pied de guerre, où hier a été ouvert le Centre de Presse, qui s’apprête à accueillir plus de  5 000 journalistes. La police en vert-or a dû revoir précipitamment l’ensemble de son plan sécurité, et le Pape sera escorté lors de son bain de foule improvisé par des agents à pied et par huit véhicules blindés transportant des policiers fédéraux.  

 Les zones chaudes
Quatre-vingt-dix tireurs d’élite postés aux points les plus élevés du parcours vont surveiller le moindre mouvement. L’espace aérien, ayant été fermé, des hélicoptères seront prêts à intervenir. Hier la Marine militaire a simulé une attaque : l’horloge des dispositifs de sécurité devra fonctionner à la perfection.
Parmi les zones «chaudes», le Campus Fidei où, entre le 27 et le 28 juillet, se réuniront plus de 1,5 millions de pèlerins. Pour éviter que les cortèges de protestation ne parviennent jusque là, Guaratiba a prévu des barrières sur 4 km, défendues par sept mille hommes de l’armée.

Est interdit à quiconque le port des masques qui, depuis des semaines, distinguent les manifestations. Par mesure de précaution, dans la semaine de la visite, la Police militaire occupera quatre favelas de la zone Est de la ville, jugées les plus dangereuses, situées à 15 km de l’endroit où le pape célèbrera la messe à  Guaratiba.

Par rapport à San Paolo, en effet, la configuration géographique de Rio ne se prête guère à la sécurité. Richesse et dégradation coexistent dans des espaces dangereusement limitrophes. Les pauvres dans les favelas, avec les narcos au-dessus des « morros”, les collines de la ville; et les riches, qui consomment la cocaïne des narcos, en bas, dans les «quartiers nobles», les quartiers aisés qui donnent directement sur la mer.

Une bombe à retardement qui, cette fois, pourrait exploser de façon particulièrement dangereuse,   au point que l’Abin, le service de renseignement brésilien, avait déconseillé jusqu’à l’accueil du Saint-Père par les autorités dans le palais du gouvernement. En revanche, il avait été confirmé par le gouverneur Cabral, principale cible des manifestations violentes des derniers jours. «Le Pape  – a-t-il déclaré- sera reçu avec tout l’amour et la dignité possibles».  
 
Risque d’infiltrations 
Rio n’est pas l’’Allemagne où -c’était en 2011- durant la visite de Benoît XVI à  Erfurt, un homme avait réussi à blesser un agent de la sécurité avant le début de la messe, en tirant avec un fusil à air comprimé.
Au Brésil, le risque est que, des manifestations aux infiltrations criminelles, saute le verrou qui assure la sécurité, pas seulement du pape mais aussi des fidèles.

Il y a deux jours dans la basilique, devant l’icône de Marie, le Pape a longuement prié en silence, pendant plus d’une demi-heure, avant d’offrir un bouquet de fleurs à la Vierge et d’allumer un cierge portant le symbole des JMJ de Rio : « Protège-nous. »

Giacomo Galeazzi e Paolo Manzo
Cité du Vatican

(Traduction Elisabeth de Lavigne)

News en italien:  http://vaticaninsider.lastampa.it/nel-mondo/dettaglio-articolo/articolo/gmg-26606/

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