Le texte publié le 1er juillet par le Comité consultatif national d’éthique est-il un vrai frein à l’euthanasie ? Les réactions sont mitigées.
L’avis en demi-teinte rendu le 1er juillet par le comité consultatif national d’éthique (voir le compte-rendu d’Aleteia), a suscité des réactions dans les associations de défense de la vie et chez les praticiens.
Interrogé par ombresetlumieres.fr (1), le docteur Daniel d’Hérouville, médecin chef de la maison médicale Jeanne Garnier, spécialisée en soins palliatifs, voit d’abord dans cet avis du CCNE « un message fort contre l’euthanasie et le suicide assisté ».
Le médecin se félicite des propositions faites dans l’avis pour une amélioration de la loi Léonetti, telles que le renforcement des soins palliatifs, la mise en place d’une délibération collective et interdisciplinaire pour décider du déroulement des soins des malades en fin de vie, ou encore un meilleur respect des directives anticipées prévues par la loi. Le docteur d’Hérouville rejoint aussi le CCNE dans sa proposition de renforcer le droit du patient à obtenir la sédation en phase terminale :
« Le Comité écrit que la sédation continue ne provoque pas la mort de la personne. C’est ce que nous affirmons depuis longtemps : on meurt sous sédation, on ne meurt pas de la sédation. En cela, elle est différente de l’euthanasie et du suicide assisté. »
Mais le praticien s’étonne de la place faite aux huit membres du Comité – sur quarante – qui signent un texte à part, demandant d’aller plus avant dans la réponse aux « demandes d’aide à mourir » de personnes en souffrance : « Certes, écrit-il, on vit dans une société dans laquelle il n’y a pas d’unanimité. Cela étant, on peut s’interroger sur l’opportunité d’avoir permis une tribune libre, en plus de l’avis du CCNE. L’important à retenir, c’est que les membres du CCNE répondent majoritairement non à la question du suicide assisté. »
La Fondation Lejeune, elle est plus sévère sur le texte, dans lequel elle dit reconnaître « la marque du double discours du Comité ». Dans un communiqué du 2 juillet (2), elle lui reproche d’ouvrir « un boulevard aux interprétations partisanes ». « Il s’agit toujours d’accommoder la transgression éthique au rythme d’acceptabilité de l’opinion. », regrette le président de la Fondation Jean-Marie Le Méné.
(1) http://www.ombresetlumiere.fr/article/docteur-daniel-d%E2%80%99h%C3%A9rouville-un-message-fort-contre-l%E2%80%99euthanasie-et-le-suicide-assist%C3%A9
(2) http://aleteia-develop.go-vip.net/wp-content/uploads/sites/6/2013/07/cp-fjl-02072013.pdf